Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/182

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monde si nouveau. Il ne remarqua pas un mouvement de physionomie, et la conclusion la plus nette de son examen fut que Réginald Breynolds était vraiment un bel exemplaire de la race anglo-saxonne. Dans son esprit malade, la souffrance en fut avivée. Sans qu’il se rendît un compte exact de ce qu’il éprouvait, il avait une crainte vague qu’il ne s’établit une comparaison, dans une âme très chère, entre ce jeune étranger et lui-même, et il avait peur que Réginald Breynolds n’emportât, de cette soirée, l’image de Marie, délicieuse dans un décor d’une élégance raffinée. Et c’est pourquoi il s’apprêtait à dissiper, s’il y avait lieu, l’illusion du cadre. Il dut, pour arriver jusqu’à Réginald, faire un détour, entrer dans le premier salon, presque désert, et pénétrer, de là, dans le petit salon où se trouvait l’Anglais. Celui-ci, pendant que Félicien venait à lui, entendait, mêlée aux premiers raclements d’un violoncelle et d’un violon qui s’accordaient, une conversation rapide entre M. Pommeau, ce griffon noir, tout barbu, aux dents éclatantes, et une toute jeune femme qui avait le visage d’un ange du Pérugin et un corps de statue de la Renaissance