Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

notre pension, vous comprenez, pour ne pas être une charge.

— Et vous habitez tous les jours, toute votre vie, avec…

— Sans doute. Nous sommes plusieurs dames, qui vivons ici, avec nos malades. Mais nous avons des dames agrégées qui nous viennent du dehors, toutes veuves comme nous.

— Oui, je comprends : la plus grande douleur morale soignant la plus grande souffrance. C’est très beau. Pourrais-je voir une de vos salles de malades ?

Elle tira sa montre, et dit :

— Vous ne pourrez jeter qu’un coup d’œil : l’heure du pansement va sonner.

Vivement, précédant Réginald, elle sortit de la galerie, et elle entra dans le couloir qui faisait suite, et qui desservait le bâtiment de gauche. Puis ses pas se ralentirent. Elle approchait de la souffrance qui n’a pas de répit. Elle s’arrêta, près de la muraille, à droite.

— Regardez par la porte vitrée, fit-elle. Nos amies du dehors, les dames qui viennent nous aider, sont déjà entrées.

Il vit deux files de lits très blancs, séparées