Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/20

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Et le jeune homme, reprenant sa souple et longue allure, s’est dirigé vers la cabane, là-bas, le long de la haie de fusains. Lady Breynolds s’est levée, a fermé son face-à-main d’écaille qu’elle a passé à sa ceinture, a fait un signe des yeux à quelques intimes, et, prenant congé des autres, escortée d’une partie de sa cour, elle s’est mise à marcher lentement vers les tables de thé.

Autour des tables, les joueurs étaient déjà groupés, quatre ou six ensemble. Les jeunes filles servaient le thé ; les jeunes gens, depuis qu’ils avaient laissé tomber la raquette, commençaient à s’apercevoir qu’ils avaient de jolies voisines. L’heure du dîner n’étant pas venue, ils échappaient encore à l’étiquette, ils étaient moins des hommes du monde que des camarades de sport, libres de s’asseoir de travers, les jambes croisées ou étendues, le buste renversé sur le dossier du fauteuil, ou bien penché en avant ; de se taire ou de parler ; de partir sans prendre congé. Aucun d’eux ne témoignait un zèle excessif de conversation. Ils restaient graves avec nonchalance ; ils écoutaient les joueuses coiffées de bérets, et répondaient