Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/264

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— Religion de façade ; religion du dimanche dont on fait bon marché pendant la semaine ; religion de jour, dont on ne se souvient pas la nuit.

— Vraiment, ma chère, vous avez de ces mots !

— Oh ! pas de plaisanteries, je vous le dis à mon tour. Je crois, moi, que nous n’avons plus de fils, et je pense que si nous avions été des chrétiens, nous aurions d’autres enfants. Quand j’ai vu Félicien nous quitter, tout à l’heure, j’ai pensé : « C’est le châtiment. »

— Vous perdez jusqu’à la mémoire ! Des enfants ? Vous désiriez des enfants ! Qui est-ce qui désirait conserver sa taille ? Qui est-ce qui avait peur des grossesses, et qui se moquait avec tant d’esprit des familles nombreuses ? Qui est-ce qui ne voulait pas d’enfants et qui me le disait ?

— Moi ! Eh bien, oui ! Mais il fallait me faire taire, et m’aimer vraiment, et me faire comprendre le crime et la folie où nous vivions. J’aurais vite cédé, je vous le jure. Au fond, vous ne m’avez pas aimée. Vous n’avez que l’excuse de ma faiblesse, et elle n’est pas à