Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/28

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semaines, je pus établir un camp, pour reposer mes hommes, sur une éminence autrefois fortifiée, au milieu d’une vallée ronde comme une cuve et peu boisée. Un des côtés de cette sorte de réduit de guerre était formé de blocs massifs d’un édifice ruiné, temple sans doute, et les trois autres côtés, que je fis réparer, étaient défendus par des pieux fichés en terre, et des troncs d’arbres reliés par des lianes. Au bas coulait un torrent. Nous avions eu des alertes jusque-là, mais depuis le jour où nous avions pris possession de cette position abandonnée, aucun incident. Les rapports signalaient quelques huttes seulement, le long du torrent, et des indigènes isolés, qui avaient fui à la vue de nos soldats. J’en profitai pour explorer les environs. Je laissai le commandement de mes trente hommes à un sous-officier, un certain Mulvaney, qui porte justement le nom d’un des héros de Kipling.

— Ah ! oui, Kipling : a-t-il été là ?

— Non, personne que moi n’y a pénétré. Accompagné de deux hommes, j’allai devant moi, en chassant ; je traversai un col de montagnes, et je descendis dans une vallée bien