Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/337

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il sentit qu’il serait incapable de parler, de consoler, d’être témoin de cette autre peine, si jeune. Il fit avec ses bras, avec sa tête, avec ses yeux, de loin, un geste de désespoir, qui voulait dire :

— C’est inutile. J’ai mal fait la commission. Je n’ai pas réussi. Ne venez pas !


Et sur le pont du bateau à vapeur, une demi-heure plus tard, Réginald Breynolds chercha une place d’où il pût mieux voir, et plus longtemps, la maison où il n’avait pas été reçu. Il la trouva à l’arrière, en dehors de la tente que le vent secouait. Toute la surface du lac, hersée du nord au sud, frissonnait de vie et de lumière. Le soleil était près de disparaître derrière les montagnes. Le bateau siffla et prit sa route, en doublant la petite île de San Giovanni qui est en face de Pallanza, puis le cap, dont les verdures étagées remuaient à peine. Alors, il pointa droit dans le vent, à quelques centaines de mètres de la côte, dont les éperons se succédaient, aussi loin que la vue pouvait deviner les reliefs dans les brumes commençantes. Réginald, attentivement, cherchait quelle fenêtre