Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/60

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Réginald serra vigoureusement la main des deux jeunes filles, et offrit à Dorothy une branche cueillie à la cime d’un arbuste, et qui portait, la première de toute l’immense bordure, une fleur non épanouie, pareille à une pomme de pin toute ponctuée de flammèches pourpres. Déjà Mrs Hunter Brice, qui avait deux filles, se détournait pour voir quelle petite comédie de jeunesse, amoureuse peut-être, se jouait derrière elle. Dorothy partit en courant pour rattraper le groupe des promeneurs. Et Réginald demeura en arrière, avec Marie.

— Je serais content de causer avec vous, en effet.

Marie ne répondit pas. Mais elle se mit à marcher à côté de Réginald, lentement, sur la terre sablonneuse et légère de l’avenue. Le groupe formé par lady Breynolds, madame Limerel, Mr et Mrs Hunter Brice, Mrs Donald Hagarty et Dorothy, était déjà à la distance où un chasseur ordinaire ne tire plus un perdreau. Elle regardait la nappe des eaux, vivantes de reflets et de vent, dont elle s’écartait peu à peu, et que voilait l’épaisseur grandissante des