Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/71

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rêve. Mais j’ai eu tant d’heures inactives aussi, toutes de souvenir, de méditation ! Vous ne sauriez imaginer quelle a été la plus torturante préoccupation de mon esprit ; vous avez vécu dans la quiétude de la foi…

— La paix, oui ; la quiétude, non : ce n’est pas de notre temps.

— Je veux dire que rien ne vous a paru digne d’être sérieusement défendu, parmi les idées qui fondent votre croyance. Une jeune fille, chez vous surtout, reçoit sa foi toute faite, et n’en change pas.

— Vous vous trompez : si elle en change moins que les hommes, c’est qu’elle la connaît mieux, et qu’elle la défend mieux.

— Alors, vous soupçonnez l’état d’une âme qui ruine elle-même la foi qui lui a été transmise. Je m’efforçais là-bas, dans la jungle, et dans les montagnes infestées d’ennemis sauvages, de me faire une opinion sur le point qui a été tant débattu entre vous et nous, sur votre dogme de la présence réelle. Cela me semble être le cœur, anémié ou chaud, de la religion. J’étais très ému de ce fait que notre Église anglicane n’enseigne pas officiellement la