Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/72

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présence réelle. Certains fidèles y croient, s’écartant en cela, plus ou moins, de l’enseignement officiel de l’Église. Et cependant, je lisais dans saint Jean : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. » Je lisais dans le même apôtre, vous vous souvenez : « Le pain que je donnerai pour la vie du monde est ma chair. » Mon angoisse était grande. Pourquoi retrancher ces textes ? Comment les expliquer autrement que par la présence réelle ? J’en arrivais, peu à peu, à ce dilemme qui a occupé mon esprit, l’a troublé, l’a brisé pendant des mois de solitude : si le catholicisme n’est pas la vérité, toutes les Églises chrétiennes sont fausses, à plus forte raison ; tout le christianisme est une illusion de centaines de millions d’hommes, parce qu’il m’apparaissait, ce catholicisme, non comme l’objet de ma foi, mais comme la perfection certaine du christianisme, son maximum d’énergie, son maximum dans la familiarité divine, son achèvement et sa fleur.

— Avez-vous prié, pour que Dieu vous aidât ?

Réginald répondit, après un moment d’hésitation :