Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/95

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aussitôt la défense des collèges ; l’hon. Donald Hagarty, son fils qui venait d’achever ses études, Mr W. Hunter Brice qui avait été, — il y avait longtemps, — un brillant élève d’Eton et d’Oxford, protestèrent également. Réginald écoutait, comme ceux qui suivent leur propre pensée, en ayant l’air de goûter ce que disent les autres, tandis qu’ils reçoivent seulement les sons et laissent tomber le sens. Sir George, droit, le dos appuyé au dossier de sa chaise, regardait obstinément, devant lui, sur la table, ce gobelet de cristal, coloré de rouge, de fauve et de feu par le vin, et de vingt étoiles tremblantes par la flamme des bougies. Contrairement à tous les usages, il se recueillait à la fin du repas. Tout à coup, quelqu’un le vit prendre le verre, et, d’un mouvement rectiligne et rapide, l’élever à la hauteur des yeux. Et ce quelqu’un pâlit. C’était Réginald. Sir George dit :

— C’est aujourd’hui dimanche, et selon le vieil usage d’Angleterre, entre amis, je porterai deux santés.

Il s’arrêta un instant. Sa main ne tremblait pas plus que celle d’un jeune homme. Il reprit :