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moins qu’on ne leur résiste. C’est à cheval qu’ils font toutes leurs expéditions ; leurs chevaux sont de la plus grande agilité ; tous sont sauvages, et franchissent les monticules et les hauteurs avec la même rapidité qu’ils courent dans la plaine ; ils ne sont jamais ferrés. Les Arabes s’accoutument dès l’enfance à s’orienter dans les déserts par les sinuosités des collines ou des rideaux de sable, par les accidens du terrain, ou par les astres.

Il est impossible que tant de tribus errantes ne se fassent pas souvent la guerre entre elles, soit pour la démarcation de leurs limites, soit pour le pacage de leurs bestiaux, soit pour tout autre objet.

Mais à notre arrivée en Égypte, presque toutes ces tribus se réunirent contre nous, et il nous fallut réprimer quinze à vingt mille voleurs indépendans de la justice, parce qu’ils se réfugiaient dans l’immensité du désert ; ils portaient l’audace au point de venir piller des villages, tuer des fellahs, et enlever leurs troupeaux presque à la vue de nos cantonnemens.