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à courir à toutes jambes, et à s’arrêter court, pour pouvoir se retourner sur-le-champ et présenter la lance à l’ennemi. Un des premiers mérites des jumens arabes étant de savoir fuir à propos, ils les font poursuivre, lorsqu’elles sont jeunes, la lance sur leur croupe. Elles sont tellement accoutumées à ce manège que, lorsqu’elles sentent un cavalier après elles, il ne faut que leur lâcher la bride pour les faire disparaître.

La lance du cavalier arabe est un bambou de la Chine, noueux, léger et élastique, de douze pieds de long, terminé par un fer pointu et bien acéré, au-dessous duquel est une houpe de soie noire ; elle n’est point immobile dans leurs mains, comme celle de nos anciens guerriers ; lorsqu’ils attaquent, ils la tiennent à un tiers de fer, la lancent en la laissant glisser entre leurs mains, sans cependant s’en dessaisir.

Le cavalier arabe est si svelte, qu’il s’élance à cheval en se soutenant sur sa lance.

Les Arabes ont une très-bonne coutume