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À cet effet, ce vaisseau, qui se trouvait par son poste à l’arrière-garde, appareilla, et fut mouiller en tête des bancs, par les cinq brasses et demie d’eau, distant trois câbles du Conquérant, qui était devenu, par la nouvelle disposition du général, son matelot.

Ensuite, il fut ordonné que le Guerrier se repliât sur le Conquérant. Le capitaine du premier, voyant que, bien que près de terre, il avait encore de l’évitage, en fit avertir le vice-amiral par un officier ; et sur ce qu’on ne révoquait pas l’ordre de culer, il alla lui-même représenter au vice-amiral l’importance du poste qu’il occupait. Mais l’ordre fut irrévocable ; et le vaisseau le Guerrier fut obligé de se replier de deux encâblures et demie.

Telle était la misérable position de l’escadre dans la rade d’Aboukir, au nombre de treize vaisseaux de ligne, quatre frégates, deux bombardes et deux corvettes, l’armée ayant en tout 1216 pièces de canon.

Le Ier août, à deux heures après-midi, nous