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mier à leur tête. Quand nos braves étaient descendus dans les fossés, les soldats de Djezzar, effrayés, avaient évacué la tour ; mais Djezzar les avait ramenés lui-même sur la brèche en faisant feu avec ses pistolets, et en leur criant : « Lâches, que craignez-vous ? regardez, ils fuient ! » En effet, les soldats qui devaient soutenir nos grenadiers, se trouvant exposés sous le feu des remparts, sous le glacis, effectuèrent leur retraite en voyant leurs camarades renversés du haut des échelles. Les adjudans-généraux Escale et Logier furent tués ; les Turcs descendirent dans le fossé pour couper la tête aux malheureux qui y étaient renversés. Je crois que ce fut dans ce premier assaut que le drapeau de la 75e demi-brigade fut abandonné sur la brèche, et que le sergent-major Beausoleil, de la 32e, le reprit et le rendit à la demi-brigade.

Le mauvais succès de cette première tentative fut d’un malheureux présage. À compter de cette époque, il arriva presque tous les jours des renforts de troupes par mer à