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en bataillon carré, repoussant à chaque instant les charges de cavalerie qui l’enveloppait de toutes parts. Dans cette situation critique, il avait réclamé les secours du général en chef, en l’instruisant des projets de l’ennemi. À la réception de sa dépêche, le général en chef, suivi de son état-major, prend un détachement, et se porte rapidement au secours des siens. Après deux jours de marche forcée nous arrivâmes, le 16 avril au soir, à la vue des troupes de Kléber, qui depuis le matin se trouvaient aux prises avec l’armée turque. Ses soldats ne tiraient déjà plus qu’à bout portant, et l’on apercevait toute la plaine couverte d’une nuée de cavaliers, habillés de toutes couleurs, faisant sans ordre des charges sur notre phalange ; mais n’osant en venir à une attaque générale et décisive, qui eût écrasé cette faible division, dont les munitions étaient presque épuisées, et qui était à la veille de succomber sous le nombre. À cette vue, le général en chef donne le signal de la charge à la petite