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La victoire fut long-temps indécise ; les Russes crurent remarquer que l’ardeur de nos troupes s’affaiblissait ; ils firent jouer toutes leurs batteries à la fois, et déployèrent toutes leurs forces. Ce dernier effort, qui était celui de l’épuisement, décida du gain de la bataille. L’Empereur, qui s’aperçut que l’intention de l’ennemi était d’enfoncer le centre de l’armée française, donna l’ordre de faire retirer à une demi-lieue du champ de bataille les équipages et bagages qui obstruaient les chemins, et qui, dans le cas d’une retraite, auraient pu occasioner beaucoup de désordre et des pertes considérables. Cette précaution prise, toutes les masses s’ébranlèrent simultanément ; les batteries russes furent successivement assaillies et enlevées. Les canonniers qui résistèrent furent hachés sur leurs pièces ; bientôt l’infanterie et la cavalerie furent culbutées sur tous les points, et le carnage le plus horrible termina cette lutte opiniâtre.

Pendant et après l’action nous fîmes re-