Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/166

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à quitter l’armée ; vous voyez que le cabinet de Vienne l’exige ; d’ailleurs, dans la position critique où nous sommes, les dangers que court Sa Majesté gênent nos mouvemens, et il faut absolument qu’elle se retire. Je compte sur votre attachement à sa personne pour l’y décider. — Monseigneur, lui répondit le comte d’Avaray, je suis bien malheureux de n’être pas assez connu de votre Altesse Sérénissime ; si je l’étais davantage, elle saurait mon aversion à donner à mon maître un conseil qui compromettrait son honneur… — Mon cher d’Avaray, je connais votre délicatesse et votre dévouement ; mais c’est la nécessité qui commande, et c’est pour éviter les plus grands malheurs que je regarde la mesure que je vous propose comme indispensable. — Monseigneur, le Roi n’a pas besoin d’être influencé, ni de guide dans le chemin de l’honneur. Je supplie votre Altesse Sérénissime d’aller faire elle-même sa proposition au Roi ; je lui demande la permission de rester ici