Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donne tous les fils de la conjuration, et lui dit qu’il n’y a pas un instant à perdre pour sauver le Roi. L’oncle n’en perdit pas à rendre compte au duc de Brunswick de tout ce qu’il venait d’apprendre. Ce prince prit de telles mesures que l’un des scélérats fut arrêté et la trame déjouée. Quelque précaution que l’on prît, il ne fut pas possible de cacher ces horreurs à ceux qui approchaient continuellement le Roi. Nos alarmes furent extrêmes ; nous prenions toutes les mesures que notre amour nous pouvait suggérer pour garantir et conserver des jours aussi précieux, et qui nous étaient si chers. Aussi, Sa Majesté, qui, tous les jours, allait se promener au Ty, promenade charmante de Blankembourg, avec une sécurité et une tranquillité que nous ne partagions pas, nous dit : « Je vous remercie de tout ce que vous faites pour moi ; je ne me refuse pas à tout ce qu’une prudence raisonnable vous dictera, mais soyez sûr que le premier qui voudra sacrifier sa vie aura la mienne