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travailler à unir ses intérêts à ceux de la France.

Ce qui semble extraordinaire au premier abord, c’est que les propositions réitérées que Frédéric-Guillaume fit adresser à Bonaparte à ce sujet, furent toujours reçues dédaigneusement par cet homme insatiable. Mais cette conduite s’explique par l’intention qu’il avait manifestée d’anéantir la monarchie prussienne, dans la crainte que si le sort des armes lui était contraire, elle ne devînt pour lui un ennemi d’autant plus redoutable, qu’elle avait plus à se plaindre de la domination française. Ce projet fut long-temps sa pensée dominante. Enfin, au commencement de 1812, de nouvelles considérations prévalurent, et il consentit à recevoir l’alliance que la Prusse lui offrait. Il fut convenu que Frédéric-Guillaume mettrait à la disposition de la France, pour être employé contre la Russie, un corps de vingt mille hommes et soixante pièces de canon, et qu’il fournirait en outre à l’armée française tous les objets nécessaires à sa subsistance pendant son passage à travers les États prussiens.

Ce fut peu de temps après la conclusion de ce dernier traité avec la Prusse, que l’armée française d’Allemagne pénétra dans ce pays en s’avan-