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avec l’empereur Paul, et d’avoir quelque mérite auprès de lui, ce qui n’était pas facile avec un prince aussi violent et aussi ombrageux, le Roi avait fait suggérer à madame la duchesse d’Orléans de lui faire demander cette grâce par l’entremise de l’empereur, qui en avait effectivement fait la demande au Roi. Je ne doutai plus alors que le personnage en question ne fût M. le duc d’Orléans. Quant au silence que gardait le cabinet de Mittau sur cet événement, j’en trouvai le motif dans la tendresse du Roi pour madame la duchesse d’Angoulême. Cette princesse adorable méritait assurément bien que son oncle cherchât à lui éviter tout ce qui pourrait lui rappeler des souvenirs affreux. Tant que j’ai été auprès du Roi, par discrétion, je n’ai pas cherché à acquérir à ce sujet aucune certitude ; et ce n’est que le 12 mars 1813, que je l’ai pleinement acquise par la lecture d’une lettre du Roi au duc d’Harcourt, son ambassadeur en Angleterre, dont, par hasard, j’ai eu connaissance, et que voici :