Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/217

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ou plutôt je la portais, car, très-délicate, mal portante et transie de froid, quoique le Roi lui eût donné sa pelisse, elle craignait de ne pouvoir pas arriver. Sa Majesté marchant avec peine, avait à côté d’elle M. d’Avaray. Nous passâmes la rivière et fûmes à pied jusqu’à l’auberge de Schrunden. Le duc de Fleury ne quitta point les voitures, qui avaient pris un chemin plus long, mais meilleur ; avec les voitures se trouvait le reste des gens et de la suite du Roi.

Après avoir déjeuné, le Roi partit de Schrunden pour aller coucher à Drogen, à quatre milles de Schrunden ; ceux qui se portaient en avant, ayant annoncé le Roi, le maître de l’auberge de Drogen proposa à un capitaine d’infanterie russe, qui occupait l’appartement, de se retirer dans une autre partie de la maison. Cet officier nommé Trusewisch, élevé au corps des Cadets Stabs, et capitaine de grenadiers au régiment d’Essen, s’y refusa ; la femme de l’aubergiste eut beau le supplier, et lui représenter, les