Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/239

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dans la chambre de son maître, par la sienne qui y était contiguë, et qui donnait sur un petit escalier dérobé, quelle fut sa surprise de le voir avec la pâleur de la mort, les mains jointes, hors du lit et articulant à peine : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! » François effrayé s’en va aussitôt, par le même petit escalier, avertir Mlle de Choisy ; elle monte par l’escalier ordinaire ; la porte de la chambre était fermée au verrou. Toutes les personnes de la maison s’assemblent ; on enfonce la porte, on trouve l’abbé Marie dans le même état. Le chirurgien arrive, il découvre le mourant, aperçoit un couteau enfoncé dans sa poitrine, le retire ; l’abbé Marie n’est plus.

Cet événement, qui n’a pu être caché, fit dans Mémel la plus grande sensation. Dans un pays protestant, un prêtre catholique, de la société intime du Roi de France, se donner ainsi la mort ! Peu s’en est fallu qu’il n’en résultât les conséquences les plus fâcheuses, et ce ne fut qu’avec la plus grande peine que M. Hue put obtenir du magis-