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cou. Cet aspect silencieux et morne inspira de la défiance à Murat ; il craignait que les Russes ne lui eussent dressé quelque embûche, et il ne s’avança qu’avec les plus grandes précautions. Aussi ne fut-ce qu’à sept heures du soir qu’il eut traversé Moscou. On plaça des postes à toutes les barrières, afin d’empêcher les soldats de se répandre dans la ville. Cette mesure prise, il ne fut plus permis à personne d’y pénétrer ; de cette manière, plus de vingt-cinq mille employés ou militaires restèrent hors des portes pendant cinq jours, obligés d’acheter, à un prix exorbitant, des soldats de la garde, qui seuls avaient la faculté d’entrer et de sortir, tout ce dont ils avaient besoin pour leur subsistance.

Le maréchal Mortier, après avoir, à l’exemple de Murat, poussé des reconnaissances dans différentes directions, fit bivouaquer ses troupes dans l’intérieur de la ville et dans le voisinage du Kremlin.

Pendant que Murat et Mortier exploraient ainsi, avec toutes les précautions de la pru-