Page:Beauclair - La Ferme à Goron, 1888.djvu/34

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surveillés, couchés au pied d’un arbre, avec un pot de cidre entre les jambes, cuvant une ivresse ; les servantes courant les petits sentiers, à la nuit tombante, avec les beaux lurons du bourg ; les chemins mal entretenus ; les murs des bâtiments couverts de lierre qu’on ne coupait jamais et qui entretenait l’humidité ; des orties partout, à la porte même de la maison ; dans l’étable, du fumier sous les pieds des vaches malades ; les moutons ayant tous la cocotte, faute de soins ; dans la laiterie, le lait qu’on laissait sûrir sans l’écrémer ! Ah ! c’était un beau gâchis !

Elle avait tout vu et avec une impitoyable énergie, elle jetait tout cela à la face du malheureux fermier qui ne répondait pas ; sachant, au fond, que la propriétaire avait raison. Et, si c’était ainsi, pourquoi l’en rendre responsable ?