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EKZERCARO.

la partie molle (molaĵon) et laissez-moi la seconde, c’est-à-dire la partie dure (malmolaĵon). — Le vinaigre est une chose acide, c’est donc un acidaĵo et il possède de l’acidité (acidecon).

Si je suis beau, bon, fort, etc., je possède la beauté (belecon), la bonté (bonecon), la force (fortecon) etc. ; j’ai alors de bonnes choses, des qualités (bonaĵojn). Si, au contraire, je suis laid, mauvais, faible, j’ai de mauvaises choses, des défauts (malbonaĵojn), car évidemment la laideur, la méchanceté et la faiblesse sont par elles-mêmes des qualités non bonnes, mais mauvaises et, partant, des défauts.

Par conséquent, les qualités bonnes sont des bonaĵoj et ce que le français nomme des défauts donne, en Esperanto, des malbonaĵoj. Eco par lui-même n’exprime donc pas plus quelque chose de bon que quelque chose de mauvais. D’ailleurs, même en français, le mot qualité signifie uniquement ce par quoi vous devenez tel ou tel. Ne disons-nous pas en français « de très mauvaise qualité » ?

Remarque. — Pour exprimer l’idée purement en elle-même, c’est-à-dire ni sous la forme d’une qualité abstraite (eco), ni sous la forme d’une chose concrète (aĵo), l’Esperanto emploie la racine seule avec o. C’est ainsi qu’il traduit les mots bien, utile et agréable dans les phrases suivantes : la langue internationale vise le bien de toute l’humanité (bonon). — Joindre l’utile (utilon) à l’agréable (agrablo).

Par tout ce que nous venons de dire, on voit qu’il y a une différence entre bono (le bien en lui-même), boneco (la bonté), bonaĵo (une bonne chose, une qualité). Une même différence existe entre acido (un acide), acideco (l’acidité), et acidaĵo (une chose acide). L’acide sulfurique