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SOUVENIRS D’UN CONTRE-GUÉRILLAS

Mon cheval se cabra, et ma main droite fouillait encore les fontes de ma selle, quand j’entendis derrière moi le sifflement bien connu du lasso. Je sentis la corde se resserrer autour de mes épaules et un instant plus tard je roulais dans la poussière. Un brigand de Chinaco m’avait ficelé par derrière, pendant que ses dignes compagnons me mettaient en joue par devant.

Jolie position pour un sous-officier qui avait l’honneur de servir sous Dupin. Je me sentais attrapé comme le corbeau de la fable.

En vrais Mexicains qui font leur métier avec un œil aux affaires, mes braves adversaires commencèrent par me dépouiller de tout ce que je possédais et qui pouvait avoir pour un sou de valeur, me donnant par ci par là quelques coups de pieds pour me faire sentir que j’étais à leur merci. Les épithètes les plus injurieuses ne me manquèrent pas non plus, pendant que l’on me liait solidement les bras de manière à me mettre dans l’impossibilité de faire un seul mouvement pour me défendre.

Je souffris tout en silence, me réservant mentalement le droit de me venger au centuple si jamais l’occasion s’en présentait.

On me plaça sur mon cheval, et, après qu’on m’eût attaché les jambes à la sangle afin qu’il ne me prît aucune envie d’essayer à m’échapper, nous laissâmes la grand’route pour nous enfoncer dans