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DE MONTRÉAL À VICTORIA.

rien apprendre. Tout en me rappelant que le parti auquel je suis lié par l’allégeance de toute ma vie politique, s’est opposé énergiquement à certaines conditions financières et à certaines concessions de terrains que nous considérions comme exagérées, cela ne m’empêche pas de pouvoir apprécier la situation actuelle au point de vue des intérêts généraux du pays.

Je n’ai aucune objection à avouer, pendant que je me trouve sur le terrain des aveux, que pendant de longues années, j’ai envié l’énergie industrielle, l’intelligence commerciale et la politique large et humanitaire de nos voisins de la république américaine. Je ne croyais pas que nous fussions de force à lutter avec eux sur le terrain de la colonisation et du développement des pays nouveaux. L’expérience des dernières années et mon voyage à travers le continent canadien m’ont prouvé le contraire, et c’est pourquoi je répète que je reviens de l’Ouest avec une confiance patriotique que j’étais loin de posséder auparavant.

Laissant de côté la question politique en tant qu’elle touche à la construction du transcontinental canadien, il ne doit pas se trouver un seul homme, dans le pays, qui ne soit prêt