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DE MONTRÉAL À VICTORIA.

Nos prairies, au contraire, sont partout d’une fertilité extraordinaire, soit pour la culture des blés et autres céréales, soit pour l’élevage des bestiaux. La superficie des terres arables est immense et partout, sur le parcours du Pacifique, on trouve les preuves d’une végétation abondante. L’eau qui manque presque absolument dans les déserts américains est ici à la portée des cultivateurs et des éleveurs ; soit dans les lacs ou dans les nombreuses rivières et coulées qui sillonnent la prairie, soit en creusant des puits d’une profondeur relativement insignifiante. Et ceci est tellement évident, que les grands éleveurs américains sont en train d’essayer à affermer d’immenses espaces de terrain pour y transporter leurs troupeaux et les engraisser et les préparer pour l’exportation.

Mais je reviens à mon voyage et à mon expérience personnelle.

Notre destination première, en partant de Montréal, était la fameuse vallée de Banff, située à l’entrée des gorges des Montagnes Rocheuses. On m’avait dit merveille de cet endroit encore inconnu du public voyageur, mais certainement destiné à obtenir une réputation universelle dans un avenir prochain.