Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
LETTRES DE VOYAGE

qu’un toast : celui du Canada Français, et M. Goblet en le présentant, fit un des plus jolis, un des plus sympathiques discours que j’aie encore entendus. Après avoir fait l’historique de la découverte du Canada, le président raconta en termes émus les événements de la conquête, la fidélité des Canadiens-Français au souvenir de la France et leur attachement au régime de la liberté. « Je bois, dit-il, aux Canadiens-Français, fidèles par le cœur à leur ancienne mère patrie, comme ils le sont, en politique, au drapeau qui les protège. »

M. Herbette prit ensuite la parole et après avoir longuement parlé du Canada qu’il connait comme nous le connaissons, il parla des Français que l’on connait si peu à l’étranger et qui sont de braves gens, laborieux, intelligents, sympathiques et aimants. Il ne faut pas juger la France par ceux qui font le plus de bruit ; ce qui vaut le mieux en France est ce qui se montre le moins et c’est pourtant ce qui fait la vitalité puissante de la nation et de la race. « Avec un tempérament prompt comme le nôtre, continua M. Herbette, ce sont les plus bruyants qui passent pour représenter la masse et l’élite du pays, alors que l’élite et la masse ne les considèrent que