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LETTRES DE VOYAGE

leur tenue, dans la rectitude de leur alignement.

Un commandement se fait entendre de nouveau et des milliers de bras partent en cadence et exécutent admirablement toute la série des exercices d’assouplissement ; après vient la boxe, puis le bâton, enfin l’assaut entre les plus forts.

J’étais enthousiasmé et j’applaudissais à tout rompre. J’aurais voulu voir à mes côtés quelques-uns de ces dénigreurs systématiques de toutes choses qui touchent de près à l’armée française. Ils auraient vu ici la plus belle preuve de la vitalité, de la force morale et physique du peuple français. C’était un spectacle vraiment réconfortant pour un ami de la France de voir tous ces jeunes gens, l’espoir de l’avenir, manœuvrer avec cette précision, ce nerf qui font augurer pour plus tard des hommes forts et vigoureux.

Mais je n’avais pas fini d’admirer. Cette manœuvre terminée, on conduisit les élèves au gymnase. Ici, je n’ai plus de termes pour qualifier mon admiration. Je me croyais au cirque. Et pour me prouver qu’on ne me montrait pas les plus agiles et les plus forts, on massa tous les élèves en face des agrès, et