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LETTRES DE VOYAGES

chacun, individuellement, dut exécuter une manœuvre quelconque.

À l’escrime, même précision, même légèreté, même adresse. Ces petits bons hommes, haut comme une botte, luttaient les uns contre les autres avec une ardeur endiablée, s’attaquant avec une vivacité, parant avec prestesse, annonçant les coups avec loyauté. C’était un bruit strident de fer qui se froisse, d’épées qui se choquent ; en sortant de la salle d’armes, j’en étais tout ému.

Après une petite tournée de visite dans les magasins, le commandant me conduisit encore sur la terrasse au pied de laquelle toute l’école était alignée sur deux rangs. Les élèves de 17 et 18 ans avaient les armes, et on me prévint que l’officier de semaine allait faire défiler comme cela se pratique à l’exercice de chaque jour.

L’officier de semaine, un jeune lieutenant prend le commandement d’une voix claire et vibrante. Je me sentis remué en l’entendant commander. Petit de taille, large d’épaules et de poitrine, correct dans son attitude, c’était bien là le type de l’officier français. D’ailleurs, les huit officiers qui composent l’école doivent tous être des hommes choisis, car j’ai rare-