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LETTRES DE VOYAGE

au champ de Mars, on s’est piqué d’honneur et, en dépit de la tradition qui veut qu’une Exposition s’ouvre dans les plâtres, on s’entête à être prêt à la date fixée — et l’on sera prêt. Pour atteindre ce résultat, il faut supprimer la nuit. N’est-ce que cela ? on la supprime. « Ô soleil ! disait Josué, qui avait besoin de continuer son affaire, arrête-toi sur la vallée de Gabalon, et toi, lune, sur la vallée d’Aïalon ! » Et le soleil et la lune s’arrêtèrent.

Mais depuis, le soleil est devenu immobile et il faut recourir à d’autres lampes, passé le crépuscule. Ce n’est pas l’embarras : on a installé des foyers électriques à peu près partout. À leur lumière, besognent des équipes de sculpteurs, de serruriers, de charpentiers, de mouleurs, de plombiers, de peintres. Le centre de l’activité est dans la galerie des machines, que traverse déjà le chemin de fer Decauville, dont on presse l’installation, puisqu’il doit servir au transport des wagons chargés d’amener dans leurs sections respectives toutes les pièces envoyées à l’Exposition.

Il faut se hâter ; les expéditions arrivent. Sur l’esplanade des Invalides on a déjà déchargé plusieurs camions d’envois adressés