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LETTRES DE VOYAGE

de tact dans ses appréciations sur toutes choses.

Fréchette, avant mon départ du Canada, m’en parlait d’une manière flatteuse, Faucher de St. Maurice l’estime beaucoup comme militaire et écrivain, MM. l’abbé Casgrain et Paul de Cazes ont également beaucoup d’amitié pour lui ; Buies aussi est très lié avec lui et le considère à sa juste valeur. J’en passe bien d’autres.

Je suis heureux de rendre ici publiquement hommage à un de nos compatriotes qui est parvenu à faire sa trouée en France, dans l’armée et dans les lettres. Arrivé seul, sans fortune, sans protection, il s’engage à vingt-quatre ans à la légion étrangère. Pendant cinq ans, on n’entendit pas parler de lui, il faisait fièrement son rude métier de soldat dans les déserts d’Afrique, sans demander rien à personne. Soudain nous apprenons qu’il est élève-officier à l’École Militaire de St. Maizent. J’eus alors le plaisir de le recommander au général Boulanger, lequel fut heureux de pouvoir rendre service à notre ami qui s’était rendu digne de toute sa sollicitude par sa bonne conduite et son aptitude militaire. Une fois lancé, Chartrand ne s’arrête