Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/590

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trict de Sainte-Marguerite, où je remplirais désormais tous mes devoirs de citoyen, J’en rendis grâces à l’assemblée ; mais je profitai du moment pour vous dire que je courais le risque d’y remplir bien mal mes devoirs, si vous ne daigniez pas veiller à ma tranquillité en opposant une permission d’imprimer mes procès-verbaux de visites au brigandage des écrits scandaleux qui me livraient à la fureur du peuple.

Votre assemblée, ayant enfin égard à la justice de ma requête, m’a permis, pour ma sûreté, l’impression des procès-verbaux.

Je me croyais hors de danger : mais, tandis que divers districts du faubourg me députaient des remercîments pour le peu de bien que j’avais fait ; pendant que le respectable curé de Sainte-Marguerite venait arranger avec moi la forme des distributions de secours que j’avais donnés aux femmes, aux enfants de ses pauvres, la rage d’ennemis inconnus me poursuivait dans un district si éloigné de moi, messieurs, que je n’aurais jamais dû croire que l’on y prononçât mon nom.

Un libelle diffamatoire, sous la forme d’une motion dirigée, dit-on, contre moi, part du district des Récollets, et se répand dans tous les autres ; on le montre à l’hôtel de ville. Avant d’en demander justice, je crois devoir bien m’assurer si M. le maire a reçu officiellement ce libelle : car chacun aurait trop à faire s’il s’armait ou voulait vous armer contre tant d’écrits scandaleux, contre tant d’auteurs pseudonymes dont la ville est partout remplie.

Pendant que je m’en informais, une mission m’est imposée par vous, avec trois autres membres, pour examiner en commun la nomination contestée d’un des officiers militaires.

Le lendemain, un de vos présidents, M. de Vauvilliers, me prenant à part, m’avertit, avec l’onction d’un homme d’honneur vraiment sensible et pénétré, qu’un sieur Morel, l’un des commissaires nommés, venait de lui dire que ses collègues et lui ne voulaient pas remplir leur mission avec moi. — Vous a-t-il donné ses motifs, monsieur ? —Non. medil il avec bonté : noir, mais, si vous vouliez m’en croire, i ■ l’amour de la paix, que ces débats altèrent, vous m’autoriseriez à demander de votre part qu’on chargeât un autre membre de la mission d’hier, quelques embarras personnels vous empochant de la remplir. Mais, monsieur, ■ ii— je, ces motifs peuvent tenir à certains faits que j’ai intérêt d’éclaircir. o II insista, je me rendis. Le lendemain, en entrant à la ille, je rencontrai le sieur Morel, que je priai de vouloir bien m’apprendre les motifs qui l’avaient engagé à l’acte rigoureux de refuser une mission avec moi. Sur ce qu’il m’assura que le refus venait de ie je lui observai que l’un d’eux m’avait lessus les avances les plus obligeantes, il éluda —, moi j’insistai, lui demandant de s’expliquer devant quatre de nos amis, parce que j’avais grand intérêt à démêler les causes d’une conduite aussi étrange, avant que d’en porter mes plaintes à votre honorable assemblée.

Il me renvoya sèchement au secrétariat pour l’apprendre, sans vouloir me donner aucune explication.

Entres dans l’assemblée, nous étions tous a l’ordre, el prêts.1 entamer le grand travail municipal, lorsqu’un membre, à moi connu, se lève, et dit : n Messieurs, je vous dénonceM. de Beaumarchais, qui vient de provoquer en duel un des 11 membres de l’assemblée. »

Vous savez bien, messieurs, que je répondis simplement : c Si l’assemblée croit devoir préférer ci les affaires publiques aux miennes, qui sont bien « moins intéressantes, je ne suis point pressé de « me justifier. Si elle en ord : autrement, je « ais lui expliquer un l’ail dont l’honorable membi’e qui me dénouée ici ne peut avoir de conti naissance, puisque nous étions seul-, la perce sonne ddnl il parle el moi, quand il ce que je l’ai provoquée. La plus grande preuve, ci messieurs, que je ne l’ai point fait, c’est qu’eu k étranger vous en parle : ce n’est point là la • marche de l’honneur ; aucun homme un peu ci délical ne l’y aurait autorisé. .le pris alors la liberté, messieurs, de rapporter le l’ait tel que je viens de vous le rendre. J’ajoutai seulement : — L’explication que je di du sieur Morel devant quatre personnes choi<c sies, je la lui demande à présent devant soixante .■que nous sommes ; el telle esl ma provoca■ lion.

Quant a nie— motifs, les voici : 1 n libelle dlfci famatoire, sous la forme d’une motion, est parti, « m’a-t-on dit. du district des Récollets, —le n’exaci mine point de quel droit un districl empiète " sur les droits d’un autre, en voulant critiquer .. ses choix, ni commenl ce disl riet s’arroge un o ili-oii, ie calomnie sur moi ; je vous dénonce —a ■■ motion,

ci ( in y articule:

c, eu on sait a quel point je me suis lié avec les ci principaux agents du despotisme pour asservir c. cette contrée.

mi n sait par quels affreux moyens je me suis procuré la fortune avec laquelle j’insulte le puci blie;

in’ev sArrjusqu’à quel poini j’ai avili la nation ce française par ma cupidité i (dans mes grandes relations •>>■• c les m icains : ci Que l’on connut lous le— malheurs dont mon c avarice esl la cause ■’<■ ci r « / ■/ » ’./ "’s, i couru -.

ie —n sait que j’ai été chassé d’e mon district des Blancs Manteaux ;

1 :, 1 l’un sait que j’ai 1 u recours a la bas se, a « la vile intrigue, peur parvenir à me faire nom-