Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/710

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ou retirés, mises en séquestre jusqu’au remplacement des acteurs ; ce qui, en seize années, a dû éteindre, et au delà, les cent quarante-neuf mille livres que la Comédie redevait alors.

s Néanmoins la Comédie présente aux auteurs, un 1780, pour vingt-cinq mille livres de rentes par elle constituées, au payement desquelles elle prétend les forcer d’entrer pour un neuvième : d’où l’on voit, messieurs, qu’au lieu d’avoir payé les cent quarante-neuf mille livres qu’elle devait en 1764, la Comédie a t’ait depuis pour six cent mille livres de dettes en quinze ou seize ans, malgré une recette annuelle de plus de sept ceut vingt mille livres. Qu’en doit-on conclure ?

• Ou ces six cent mille livres empruntées ont un emploi fructueux, et alors cri emploi compense t-t au delà l’intérêt de l’emprunt ; ou cel est le fruit d’un nouveau désordre : alors il encore plus étranger aux auteurs. Un pareil abus pourrait se propager à l’infini ; il dénoir nu vire actuel cl toujours subsistant dan.— l’administration du spectacle : au, si, loin d’entrer danstes dépenses les ailleurs sont-ils en droil de 1’S écarter, tant qu’on ne leur expliquera pas clairement à quel litre on a emprunté six cent mille livres en quinze ans, et ce qu’elles sont devenues. Voilà pourquoi je les ai rejetées de l’état des dépensi. ius les autres articles, messieurs, étaient soumisau même examen, il pourrai ! bien se trouver sur chacun d’eux un pareil abus. Jetons un coup d’œil sur l’article appelé feux d’acteurs, i tant à neuf mille cent dix livres. Ou ce nom serl à couvrir une rétribution que chaque acteur prend sur la masse des bénéfices, alors c’est un article de recette pour la Comédie, et non une dépense ; il y a faux emploi ; ou ce sont réellement des bois achetées pour le chauffage, cela en lait environ quatre cents voies, sans les feux généraux des foyers, des poêles, etc., qui se montent, suivant l’étal de la Comédie, à trois mille livres ou cent trente voies de bois ; cela ferait doue en tout cinq cent trente voies pour chaque hiver a la Comédie : lussi improbable que les si cent nulle livres de dettes cou I raclées en quinze ans. u Enfin, profitant du silence de l’assemblée, que celle manière austère cl juste de compter étonnait un peu, j’ai ajoute sans m’arrêter : « Un mol aussi, messieurs, sur les pensions d’acteurs retin . Cet article, qui monte à dix-neuf mille livres, demenl étranger aux auteurs.

« La Comédie gagne par an (j compris le neuunie des auteurs, et ses dépenses payci cenl quaire-vingl trois mille six cenl soixante dix sepl livres douze sous, si les auteurs vivants partagcaienl tous les jours de l’( ée le neuvième de celle |V, elle, il, I on, Ile r.’l i en I pal’.111 cinqil.’lille trois mille sepl cenl quarante-deux livres ; mais, suivant les comptes donnés parla Comédie pour trois années, le ailleurs vivants n’ont louche par an que quatorze, mille trois cent quatre-vingt-six livres de neuvièmes : il esl donc resté aux comédiens, pour leur héritage des auteurs morts ou ne partageant plus, et eu pur gain alors sur tous les neuvièmes d’une année, trente-neuf mille trois cent cinquaute-six livres. Cette somme, prise —iules auteurs retires, est plus que suffisante pour payer dix-neuf mille livres de pension aux acteurs retires, car ici l’emploi se trouve identique : il reste encore sur cet objet plus de vingt mille livres de bénéfice aux comédiens en exercice, ainsi du reste.

c Mais je m’aperçois, leur dis-je en me reprenant, que la Comédie voit avec chagrin qu’on porte une inquisition aussi sévère sur ses affaires intérieures : je lui avoue a mou tour que c’esl avec peine que je ni’v livre, et que j’entrerai volontiers dans tous les moyens décents de lui épargner cette recherche, qui pourrait se renouveler désagréablement pour elle à chaque décompte d’auteur ; car ils eu oui le droit rigoureux. ne fut rien conclu dans celle séance, non plus que dans beaucoup d’autres conférences particulières entre les conseils de la Comédie el moi. M e Gerbier, voyanl qu’il notait pas possible de rn’entamer en détail, proposa de trancher en gros sur toutes les difficultés, en faisant une masse de la différence que tous les objets contestés pouvaient produire, el se relâchant ensuite de part et d’autre de la moitié de celte masse. Je n’acceptai point celle offre, parce qu’elle ne lil aucun point fixe qui pût servir dan— la suite île ba >e aux comptes qui seraient a faire avec les auteurs, ce qui était le principal but de mes travaux ; el parce que ceux-ci avaient trop à perdre dans le sacrifice qu’on leur demandait. Après avoir cherché, proposé, débattu plusieurs autres idées de conciliation, y avoir même appelé de nouveau les, mires membres du conseil et les députe, de la Comédie, pour en d avec eux, ou s’est enfin unanimement fixé, dans le conseil de l.i Comédie, àme proposer de faire justice aux auteurs :

° Sur les six premiers articles par moi retranches des dépenses, el montant a peu près a quarante-quatre mille livres ;

•i" De convenir avec moi d’un examen ultérieur sur l’article’le i cenl mille li res de délies, 1e la Comédie, el autres articles retranchés par moi, pour juger en connaissance « le cause s’ils fout partie ou non, le la dépense que les auteurs doiveul supporter ;

° Me ne faire supporter aux auteurs Je neuvième du quart des pauvres que sur le pied de l’abonnement annuel ;

i° De leur ( « u i i— un e |, ie rx.ict du produit il--, petites loges, suivant la teneur de leurs baux ; au moyen, 1e quoi ll le, ailleurs a’élèveraie il plus de difficultés sur Ions les articles ded— peu l,