Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/722

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
622
COMPTE RENDU.

Comment, révolté de ce badinage cruel, j’allais enfin employer la voie juridique contre les comédiens, lorsqu’on m’a proposé, pour m’apaiser, de me remettre enfin les états de recette et de dépense

trois ans, pour en extraire

les données d’un compte en règle à l’amiable, qui pût servir de modèle à tous les décomptes futurs ;

Comment, l’affaire ayant ainsi de nouveau changé de lace, il m’a fallu oublier tout ce que j’avais appris, rapprendre toul ce que j’avais oublie ; et, renonçanl à toute amélioration de leur sort, promise aux auteur*, me contenter de plaider de nouveau contre les usurpations accumulées sur le plus modique des droits, le neuvième de la rec Eutîn, j’ai montré comment, ayant reçu les anciens et nouveaux règlements, el l’état des trois années delà Comédie, j’ai commencée travailler un peu fructueusement à l’affaire des auteurs mes confrèresel mes constituants. D’où l’on peut juger si j’ai bien prouvé que les procédés des ailleurs ont toujours été modères : et s’il esl vrai, comme je l’ai dit, que je suis un modèle de patience devant le.- comédiens.

Il me reste a rappeler au lecteur que ma conduite a été un continuel effort de conciliation devant eux et leurs supérieurs ; c’est ce que je vais faire. Dans la .

Après des études et des recherches infinies sur - données des droits d’auteur au spectacle français, j’ai toul ramené au principe simple el reconnu que l’auteur a un droit rigoureux au neuvième de la recette, tous / . et à la jouissance dt a m m ième iusqu’ v ce que les comédiens n’aient FAIT EX PRODUIT ISKCT OUE LEURS FRAIS I I DE SUITE, OU TROIS FOIS SÉPARÉMENT, m rf Stt piéCC. Ensuite j’ai montré comment, à force d’abus d’une pari et de bonhomie de l’autre, les comédiens "Ht successivement détourné le vrai sens du principe, el porté, sans cause, de cinq cents à douze cent- livres la somme de recette où l’auteur perdrail sa propriété ;

Coi enl les comédiens ont abusé de la des petites loges pour raccourcir de deux tiers le nombre des séances où les auteurs partagent ; de même qu’ils onl diminué d’un tiers le produit journalierde ces séances par des évaluations arbitraires de frais el de produits obscurs, donl ils ne rendaienl aucun compte :

Comment, sur le seul impôt levé pour 1 . pectacle, les comédiens ont porté l’usurpation jusqu’à me compter, dan- le bordereau de ma pièce, dix-neuf mille cinq cenl quarante-di us livres payées aux pauvres, pour les trente-deux représentations où j’avais partagé, lorsque cet impôl ne leur coûtait à eux, pour ces trente-deux repré-- ntations, que cinq mille neuf cenl vingl livres ; qu’ils me faisaienl payer l’impôt sur le uatre-vingt-dix-huil mille li

d eux-mêmes que

an, lors

soixante mille li res.

J’ai l’ait voir par quel sophisme badin quent défenseur, M e Gerbier, avait voulu cuser de cette lourde erreur, et comment, dans plusieurs assemblées pacifiques, je les ai amenés tous à convenir de la justesse de mes principes et di la modération des conséquences que j’en tirais. On a dû remarquer aussi comment, passanl de l’évidence a une évidence plus forte, des preuves aux démonstrations, tant sur les dépenses abusivement comptées aux auteurs que sur les envahissements de leur propriété dans les produits, j’ai forcé toul le monde i lier que depuis trente ans les ailleurs avaienl été lésés de plus d’un tiers dans tous les comptes rendu

donnait le droit incontestable en justic clamer plus de deux cent mille livres sur les comédien- ;

Comment surtout, en faveur de la paix qu’on invoquait, j’ai promis de porter les auteurs au sacrifice de toutes les usurpations précédentes, el consenti pour eux à celui de passer à l’avenir aux comédiens pour six cents livres de frais par jour, quoique je n’en reconnusse que pour environ cinq cent vingl livres ; commenl j’ai fait le sacrifice de passer la chute des pièces dan- les règles à douze cents livre- de reci tte entière, quoique la masse des faux frai- 1 le quarl des pauvres prélevé n’a làl me à lmii cents livres par jour ;

Et comment enfin, lai— a ni subsister tons ticles des ancii n- règlements qui ne contrariaient point les clauses de l’accord à l’amiable que nous arrêtions, cet accord, fondé sur nos sacrifices, a de tous les comédiens, de leurs conseils et de leurs supérieurs.

.l’aurai- bien désiré pouvoir finir à cette époque le compte que j’avais à rendre ; mais il a fallu montrer, malgré moi, comment, lorsque nous supposions toutes les querelles éteintes, nous avons appris que dans le même temps, dan- le même lieu, el par les mêmes personnesavec qui non- sortions de traiter à l’amiable, il venail d’être fait el envoyé au ministre, pour être expédie.// ;/ arrêt du conseil et un règlement secret, par lesquels nait sur /es .mi, tus deux fois plus qu’on n’avait été obligé de leur restitm r i n cmnptani avec moi. Il a bien fallu montrer commenl en avail trompé le ministre, en lui disant el lui faisan ! écrire <j ic j’étais d’accord, peur les auteurs, de toutes les (danses /le l’arrôl qu’on le priait d’expédier, quoiqu’on se lui bien gardé de m’en dire un seul mot ; Comment, à cette nouvelle, les auteurs m’ont accablé de reprorbes sur l’abandon de leurs intérêts, que j’étais accusé d’avoir (raids ; et comment, a cette injure qui devail m’éloigner feux, redoublant de courage el de soins, j’a i déti ompi le, ailleurs, le mini-ire. et même ramené M. le maréchal de Duras a réparer tout le mal qui s’étail