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SCÈNE X

ATAR, seul. Vertu farouche et fière, Qui jetais trop d’éclat, Rentre dans la poussière Faite pour un soldat. Du crime d’Altamort je vois la mer chargée Rendre à ton corps sanglant les funèbres honneurs. Et nous, heureux Atar, de ma belle affligée, Dans la joie et l’amour, nous sécherons les pleurs.

(Il sort.)


ACTE DEUXIÈME

Le théâtre représente la place publique. Le palais d'Atar est sur le côté ; le temple de Brama, dans le fond. Atar sort de son palais avec toute sa suite. Urson sort du temple, suivi d’Arthenée en habits pontificaux.

SCÈNE I

URSON, ATAR.

Seigneur, le grand-prêtre Arthenée Demande un entretien secret.

ATAR, ’i sa mile.

[oignez-vous... Qu’il vienne. Urson, que nul sujet, j

Dans cette agréable journée, D’un seul refus d’Atar n’emporte le regret.

SCÈNE II

ARTHENÉE, ATAR. Tout le momie s’éloigne (lu roi. ARTHEN’ÉE s’avance. Les sauvages d’un autre monde Menaccnl d’envahir ces lieux ; Au loin déjà la foudre gr le : Ton peuple superstitieux, Pressé comme les Unis, inonde Le pan is sacré de nos dieux. ATAR. Iii vils brigands une poignée, Sortanl d’une terre éloignée, Pourrai ! elle envahir ces lieux ? Ponl ife, votre âme étonnée... Cependanl parlez, Arthenée. Que ’lit l’interprète des dieux ? ai ; t’HENÉE, vivement. Qu’il faul combattre, Qu’il faul abattre i n ennemi présomptueux Le sol aride De la Torridc A soif de -on ans odieuj , Par des mesures Promptes et sûres, One l’année ait un commandant Vaillant, fidèle, Rempli de zèle. Mais, sur ce devoir important, Que le caprice De ta milice Ne règle point le choix d’Atar ; Que le murmure, Comme une injure, Soii puni d’un coup de poignard. ATAR. Apprends-moi donc, ô chef des brames, Ce qu’Atar doit penser de toi, Ardent zélateur de la foi Du passage éternel des âmes. Le plus il animal est nourri de la main, Tu craindrais d’en purger la terre : El cependant tu brûles, dans la guerre, De voir couler des Ilots de sang humain 1 ARTHENÉE. Ah ’. d’une antique absurdité Laissons à l’Indou les chimères. Drame et soudan doivent, en frères, Soutenir leur autorité. Tant qu’ils s’accordent bien ensemble, Que l’esclave, ainsi garrotté, Souffre, obéit, el croit, cl tremble, Le pouvoir esl en sûreté. ATAR. Dans ta politique nouvelle. Comment mes intérêt- sont-ils unis aux tiens ? ARTHENÉE. Ah ! si ta couronne chancelle, Mon temple, à moi, tombe avec elle. i.ir. ces farouches chrétiens Anroni des dieux jaloux des miens : Ainsi qu’au trône, tout partage, En fait de culte, esl un outrage, pour les dompter, fais que nos Indiens Pensenl que le ciel même a conduit nos mesures Le nom du chef, donl nous serons d’accord, Je l’insinue aux enfants des augures. Qui veux-tu nommer ? A l’A 11. Altamort. ARTHENÉE. Mon fils ! ATAR. J’acquitte un grand service. i ; lin Que de j ml Tarare .’ ti ;. Il esl mort. ARTHENÉE. (1 est mort ! ATAR. Oui, demain, j’ordonne qu’il périsse.