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lieutenant criminel ordonné ce qu’il appartiendra. Fait ce 25 juin 1788.

Signé Deflandre de Brunville.

Et en marge est écrit : Permis d’informer par-devant le commissaire Chenu. Fait ce 25 juin 1788.

Signé Bachois.

TROISIÈME MÉMOIRE

DERNIER EXPOSÉ

DES FAITS QUI ONT RAPPORT À PIERRE-AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS DANS LE PROCÈS DU SIEUR KORNMAN CONTRE SA FEMME

Lieutenant criminel ordonné ce qu il appartiendra. Fait pousse uni— Ion pue injure, en demandant vengeance aux magistrats. Si je me rends net et concis gretterai peu de chose. L’élégance que j’ambitionne est la désirable clarté. Je vais prouver de tristes vérités : ce sera toute mon éloquence. Il manque une loi très-utile au code qu’on va réformer. C’est celle qui ordonnerait qu’aucun mari ne pourra intenter la scandaleuse action d’adultère contre sa femme, sans avoir consigné sa dot : cette sage précaution guérirait beaucoup d’âpres époux de l’envie de tenter une voie si flétrissante de s’emparer du bien de leur épouses ; surtout les ti ibun. ’iiin et le public ne seraient pas inondés de toutes les calomnies inventées par le sieur Guillaume Kornman, pour éviter de rendre compte d’une dot qu’il a dilapidée, et pour se venger de li qu’il a vus s’y intéresser.

Dans ce procès très affligeant pour la jeune femme accusée, mais démontré déshonorant pour le mari qui la poursuit, un premier libelle imprimé m’a fait prendre l’engagement de me justifier sur quatre faits qu’on m’y impute. Je dois les répéter ici. [o D’avoir concouru avec force à faire accorder par le roi à une dan nceinte, enfermée, la liberté conditionnelle de faire ses couches ailleurs que dans une maison de force, où son désespoir la mettait en danger de perdre la ie. -_"> D’avoir examiné sévèrement l’état d’une grande entreprise dont on appréhendait la ruine, à la vive sollicitation, ai-je dit, de personnes du plus haut rang, qui avaient intérêt et qualité pour désirer d’en être instruites.

° De m’être opposé, disait-on, par toutes sortes de moyens, au rapprochement douloureux ? infortunée avec son avide mari.

i" D’avoir enfin causé la ruine de celui-ci, et forcé i faillite, qu’il ne veut pas qu’on nomme banqueroute, en le diffamant en tous lieux. Dans mon premier mémoire je me suis hâté d’avouer les deux premiers chefs imputés. Je me suis honoré publiquement d’avoir, en cette ■ rempli mon devoir d’homme sensible et généreux ; je me suis vanté d’avoir fait ce qui m’est reproché comme un crime.

Mais j’ai nié formellement d’avoir fourni le plus léger prétexte aux deux dernières imputations. Je d’en démontrer la fausseté, d’en bien prouver la calomnie, sous peine de mon déshonneur.

Dans ce moment d’élan universel, où tous les esprits sont tendus vers les intérêts nationaux, où chaque homme s’honore de s’occuper de tous, celui-là est bien malheureux, qui, forcé de parler de lui, est obligé d’y ramener les autres. Le respect dû aux circonstances doit au moins l’engager d’écrire simplement, et sans prétention, la justification qu’on lui a rendue nécessaire. C’est ce que je vais faire aujourd’hui. En lisant ce récit, on verra que c’est malgré moi que j’ai dû m’occuper de moi. Mais pouvais-je moins faire, à la fin du plus odieux, du plus ridicule procès, que de repousser, par un simple exposé, la multitude de libelles avec lesquels de faméliques écrivains, cachés et guidés par l’imposteur Bergasse, battent monnaie depuis deux ans aux dépens d’un public trop facile, en l’abusant sur tous les points de cette scandaleuse affaire ?

À voir l’empressement avec lequel on dévorait ces infamies, on eût dit qu’il ne fallait plus à notre peuple que deux choses:du pain et des libelles, des libelles et du pain. Et parce que j’avais fortement réclamé la liberté de la presse, il semblait juste à tous que je fusse accablé le premier sous sa plus effrénée licence. Mais quel particulier oserait maintenant se plaindre de s’en être trouvé frappé, après toutes les horreurs dont nous sommes témoins ? Laissons ces tristes réflexions; renfermons-nous dans notre objet : il n’y prête que trop lui-même.

Que ceux qui dans le mal d’autrui ne cherchent qu’un vain amusement, s’abstiennent de lire ce récit, destiné partout à convaincre, mais sans espoir d’intéresser : sa force tout entière se tire >r< ces probantes qui I ai compa ; nent il le surchargent.

Dans les discussions de ce genre il faut bien rc" r à plaire, i a rai : et la démence unies m’ont attiré dans cette arène, sans qi e a i ui d’aui ri PR0’QUE CELUI QUE IE FAIS MOI-MÊME TOI s MES

! h. Outragé, mais non inculpé, je re-PREMrEKE 

REPUTATION CALOMNIEUSE.

Ils i : i tend ni que je la connaissais quand je l’ai tirée ilf prison.

Je pense avoir bien établi qu’aucun autre homme humain et courageux ne se fût dispensé, plus que moi, de secourir une victime dont on me déi ira qu’un n’exposait les jours dans la prise J on l’avait jetée, que pour écarter sa demande eu se-