Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/592

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peut nommer un autre avant que d’avoir eu la preuve, tirée de votre jugement, • | u< ■ son choix H méritait d’être improuvé par vous. Je demande donc à rester, ou la parole de l’assemblée qu’elle va s’occuper sans m lai et sans suspension de l’arrêt que je sollicite : alors je ne regarderai point comme une peine préjugée, mais comme une chose d’usage, l’invitation de m’absenter pendant qu’on instruit mon affaire. »

M. le président, messieurs, a bien voulu en votre nom m’assurer qu’on allait s’occuper sans délai de faire droit à mes demandes, et qu’on me ferait avertir pour procéder aux éclaircissements. J’ai salué la compagnie, et je me suis retiré pour qu’on délibérât sur moi.

oib’i quinze jours écoulés sans que j’aie aucune nouvelle, l’ni-ji’rester dans cet état ? Vous ne le voulez pas. messieurs ! Vous ne souffrirez pas qu’on dise que cette étrange ardeur qui semble animer tant de monde quand on espère m’inculper. se tourne en glace quand il faul me rendre la moindre justice.

Quoi qu’il en soit, comme mon devoir est d’aider à votre instruction par tous les moyens de mon l’ait : prenant exemple sur M. le comte de Parois ; sur son argumenta l’anglaise, par lequel il s engage a donner mille écus à celui qui pourra prouver une accusation qu’il repousse, je déclare, ainsi qu’il l’a fait dans le journal de cette ville, que je payerai mille écus à tel qui prouvera que j’aie été citasse du district des Blancs-Manteaux, lequel m’est venu réclamer devant vous comme lui appartenant de droit : démarche bien contraire.1 l’atrocité supposée par le district des Récollets. Je déclare que je payerai mille écus à celui qui prouvera quej’aie usé d’aucune intrigue pour me fuin nommer député du district de Suinte— marguerite h l’assemblée de la commune. où j’étais loin de désirer d’entrer, sachantd’avance combien j j serais inutile aux intérêts de tous mes commettants. Je déclare par extension que je donnerai mille écus.1 celui qui prouvera que j’aie jamais eu chez moi, depuis que j’ai aidé généreusemenl l’Amérique à recouvrer sa liberté, d’autres fusils que ceux qui m’étaient utiles à la chasse. Autres mille écus, -1 I on prouve la indre relation de ce genre en-Ire moi el M. de Flesselles, b qui je n’ai parlé que deux fois en ma vie. El sachez, citoyens, que lorsque le district du Sépulcre vint me montrer par députés cette infâme dénonciation qu’on avait laite .1 son bureau, je conduisis aux Blancs-Manteaux on manufacturier d’armes de Charlcville, qui déclara dans ce district que c’élail lui, • 1 non pas moi, qui avait offert à la illc.au prévôt des marchands Flesselles, et aux électeurs assemblés, de leur fournir douze ou quinze mille fusils sous huit jours, les ayant, disait-il, en caisse au magasin de Oharleville. Mais coi en déclarant qu’il se nommail Vroffort, il avait ajouté qu’il demeurait Vieille rue du Temple, vous concevez bien, citoyens, que mes scélérats d’ennemis, sur ce léger rapport de rue, n’ont pas manqué de répandre partout que j’étais un traître à I État ; que j’avais douze mille fusils dans ma maison, Vieille rue du Temple ; que je les avais proposés au prévôt des marchands F/esselles, pour foudroyer les citoyens : car voilà comme tout s’enchaine sitôt qu’il est question de moi. Je dôi lare que je payerai mille écus à qui prouvera que j’aides souterrains chez moi qui communiquent a la Bastille, ainsi qu’on l’a fait croire au peuple. pour l’exciter à me piller el me brûler ; Que je donnerai deux mille écus à celui qu 1 prouvera quej’aie eula moindrt liaison avecaucun de ceux qu’on désigne aujourd’hui sous le nom des aristocrates, avec les principaua agents du despotisme, pour asservir cette contrée (ce sont les termes du libelle).

Et je déclare, pour finir, que je donnerai dix mii.i.i écus à celui qui prouvera que j’ai avili la nation française par ma cupidité, quand je secourus l’Amérique : propos qui se rapporte à la très-lâche imputation qu’ils m’ont faite dans cent libelles, pendant le procès Kornman, d’avoir envoyé, il j a douze ans, aux insurgents américains, des armes, desmunitions, des marchandises détestables que je leur vendais comme lu. nui’-, u cent pour un di lem valeur, pendant que j’ose me vanter de procédés très-généreux envers cette grande nation, dont mon avarice, dit-on, a occasionné les malheurs. Voilà, certes, bien des moyens de gagner quelque peu d’argent, pour le> auteurs de la motion du district des Récollets, dont le métier peu lucratif est de calomniera 12 sous par paragraphe. Mais comme j’espère bien ne pas me ruiner par ces offres, je demande, messieurs, que si les libellistes ne prouvent aucun de leurs dires, s’ils ne gagnent poinl mon argent, ils soient dévoués par vous à l’exécration générale.

Ces écumeurs travaillaient en sous-ordre sous les deux chefs de bande qu’un arrêt de cour souveraine a condamnés en 2, 000 livres de dommages et intérêts envers moi, comme cai.omniatei rs, » ! stigaU-urs de faux témoins ; de l’un desquelsM. l’avocat général disait, dans son éloquent plaidoyer : Cet homme audacieux qui ne connaît viei de sacn quand il s’agit de calomnier ! Je ne me permettrai de plainte que contre I le 1 es deux hommes. Mon prof ! respect pour le Temple, où l’autre s’est réfugié, le rend presque sacré pour moi. ma nation ! quels sacrifices n’avez-vou s j’. 1 droil d’exiger d’une Ame vraiment citoyenne ! Ils disenl que ma rie est un tissu d’horrem. les malheureux ! tandis qu’il est de notoriété que j’ai passé ma vie ;’i être le père, le nourricier de toul ce qui m’est proche. Ils me condamnent ù dire du bien de moi, à force d’en due du mal. Attaque par des furieux, j’ai gagné avec trop d’éclal peut être tous les procès qu’ils m’ont sus-ii