Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/595

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-unis t.’ii France,

dans un mémoire à ce conseil, sijaloui de soq despotisme : Accordez au moins cetti grâce aux protestauts, jusqu’à ce qu’un temps plus heureux « permette enfin de rendre à leurs enfants la lé-GITIMITÉ aVILE. QU’AUCUN MINCE DE LA TERRE e K’A DROIT DOTER A SES SUJETS ’ " ? » ’S'eîl-ce pas moi qui, consulté par les ministres sur le rappel des parlements, osai combattre avec courage, eu 17" - du pouvoir arbitraire, en ces termes : « Il existe donc, en tout . État monarchique, autre chose que la volonté « arbitraire des rois. Or cette chose ne peut être >’ que le corps des lois et leur autorite, seul vrai ■ soutien de l’autorité royale et du bonheur des « peuples : » et qui appuyai ce principe par les raisonnements les plus forts, comme on peut le voir dans le Court mémoire auquel renvoie la note ci-dessus ?

Qu’on se rappelle, si l’on peut, le courage qu’il fallait alors pour dire de telles vérités ! N’est-ce pas moi qui, dans des temps plus éloi- ■ nue de tout, ayant pour ennemis tous les puissants de cet empire, osai braver leur injustice, les livrer au mépris de notre nation indignée, pendant qu’ils me jugeaient à mort ? Ce qui lit dire à un grand bomm Pour servir e son pays, il brave tout, le malheureux ! Il rit dans « les griffes des tigres

Je me rappelle avec plaisir que ce courai valut, dans le temps, l’honneur d’une lettre Londres, arrivée par la poste, avec cette adi -

k claves, monsieur </< Beaum i : laquelle me fut remise, parce qu’on espérait que je me promettrais en y répondant, et qu’on me prendrait en défaut. Je n’eus garde. Je fis alors comme aujourd’hui : je ne répondis ;i personne. Et r-i mes ennemis, en désespoir de cause, foni la lourde bêtise de rappeler qu’il y a seize quand le despotisme opprimait la nation magistrats, je fus victine I tous n’ont pas été guéris, je m’honorerai devant vous des blessures d’un bon soldat qui combattait pour sa patrie, en rappelant à mes concitoyens qu’au u du plus grand péril je leur donnai l’ev d’un courage qu’ils admirèrent : que le jour où je perdis mon état et celui où je le recouvrai furent deux jours d’un triomphe égal, et que l’acclamation e iioyens n’a pas moins honoré en moi le premier jour que le second. M a i~,i pie- m en être applaudi, respectant, comme je le dois, le patriotisme inquiet d’un autre district, celui de Saint-Étieiute du Mont, lequel, préside par un sieur Duverrier, avocat du sîenrKom- . n’a pas dédaigné de s’occuper aussi de i u posant pour principe public : « que le sieur de . Vo>ez ce mémoire, rapporté daus le second de moi contre Korman, intitulé Court a tendant l’autre. a Beaum, e ! d’ajournement personnel décerné contre lui eu 1 :7 :3, • I m- son proi m, lequel n’a pas été « purgé, ne peut remplir aucun emploi public ; „ je répondrai à ce district, après avoir Ion cale inquiétude, par une citation tre-qn calmer : c’est celle d’un arrêt en parchemin, que I ai, du parlement de Paris, du •-’•> juillet 1779, -

lissant le décret d’ajournement personnel II décerné contre ledit Caron de Beaumarchais, par - jugemekï du ’1 juillet 177 :. !. en décret d’assigné ■ fe OUÏ, RENVOIE LEDIT Caron DE BeaUMARCHAIS DANS L’EXERCICE DE SES CHARGE ET OFFICE de « secrétaire du roi et de lieutenant général au bailliage de la Varenne du Louvre. « Si mandons, etc. Collationné, Lebret. » Sans ajouter un mot, je livre, sur ce fait, l’assemblée à ses réflexions.

N’est-ce pas moi enfin qui, profitant du jour que l’arrêt qui m’avait blâmeras contraignit de faire à Londres, osai y concevoir le grand, si dangereux, de -’parer atout jamais I Ade l’Angleterre ? Et puisque je suis sur ce point, je veux me vanter devant vous des travaux inouïs qu’un seul homme a pu faire pour accomplir cette grande œuvre.

lis qui vous louez d’avoir puisé le désir et l’ardeur de votre liber ; mple de l’Amérique ! apprenez que cette nation mt doit en grande partie I" siennt : il est bien temps que je le prouve à la face de l’univers. Et si quelqu’un prétend me contester ce que je dis, qu’il se lève et se nomme ! mes preuves répondront aux imputations que je dénonce :

noré la France oid< cupidité dans mes relations d’Amérique . . :/ fous les malheurs dont n

caus< et dont ce peuple a tant souffert). Car ces accusations, aussi vagues que méprisables, se rapportent aux Américains, que j’ai servis si généreusement ! moi qui serais réduit à cette aumône que je répands, si de nobles élraii. dans un pays libre, ne m’eussent associé aux gains ree, pendant que je les asso

irtes constantes dans le mien avec l’Amérique ! moi qui osai former tous les plans de secours si nécessaires à ce peuple, qui les offrais à nos ministres ! moi qui osai blâmer leur indéci-

1 leur reprocher hautement

dans ma fière réponse au manifeste anglais par Gibbon ; qui osai promettre un suce.’- qu’on était bien loin d’espérer ! Entre cent preuves que j’en pourrais donner, je ne citerai que celle-ci, parce qu’elle est nette et simple, et qu’elle fait présumer les autres.

Pressé par le chagrin de voir rejeter mes idées, j'osai écrire à notre auguste roi, bien jeune alors.