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DES DÉLITS ET DES PEINES.

SUPPLÉMENT AU CHAPITRE XVI.

CONSIDÉRATIONS SUR LA PEINE DE MORT[1],
PAR M. LE COMTE RŒDERER.


On peut rapporter ce qu’on a écrit jusqu’à présent sur la peine de mort, aux deux questions suivantes : Blesse-t-elle les droits inaliénables de la nature humaine ? — Est-elle nécessaire, ou seulement utile à la société ? — Examinons séparément ces deux questions.

§ Ier. — La première, la peine de mort est-elle contraire aux droits inaliénables de l’homme ? peut être présentée en ces termes : La société, ou plus précisément encore la majorité des membres d’un état, a-t-elle le droit d’instituer la peine de mort ? C’est à peu près ainsi que Beccaria, Diderot et Rousseau se la sont proposée.

On connaît les deux systèmes qui sont reçus à ce sujet.

Le vulgaire n’a qu’un mot à la bouche, c’est que

  1. Extraites du no 28 du Journal d’Économie publique, etc., et corrigées de nouveau par l’auteur.