Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/287

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taires, employée même par les despotes de l’Asie, dans les affaires qui n’intéressent que les particuliers[1].

Nos descendans, sans doute plus heureux que nous, auront peine à concevoir cette complication tortueuse des plus étranges absurdités, et ce système d’iniquités incroyables, que le philosophe seul pourra juger possible, en étudiant la nature du cœur humain.


  1. « On ne jette les yeux qu’avec une douleur mêlée d’effroi, sur ces malheureux entourés d’une troupe de gens de robe, qui, sur la délation d’un scélérat, travaillent comme des forçats à leur imputer des crimes qu’ils n’ont pas commis. Ô justice ! tu frémis de voir tes oracles plus occupés à chercher un coupable qu’à démasquer le fourbe, le calomniateur, qui persécutent l’innocence. On dirait que les lois, qui devraient faire la sûreté du genre humain, n’ont été imaginées que pour sa destruction. » (Sterne, dans Tristram-Shandi.)