Des actes et des tableaux.— Confusion fréquente.— Unité dramatique des actes.— Du théâtre espagnol, anglais, allemand.— Les changements de tableaux impliquent des changements à vue.
Dans les cinquante dernières années, l'esthétique dramatique s'est
modifiée. Jadis l'action devait être une, se dérouler dans le même
lieu pendant l'unité de temps qui est le jour de vingt-quatre heures.
L'action se divisait en général en cinq actes qui représentaient cinq
moments successifs. Toutefois, la règle des trois unités, qui a fait
couler des flots d'encre, n'a jamais été respectée que chez les
Français. Chez les Espagnols, chez les Anglais, et enfin chez les
Allemands, les poètes ne s'en sont jamais préoccupés. Entraînés par leur
exemple, les Français à leur tour ont brisé cette triple entrave, ou
plutôt ils n'en ont conservé qu'une seule, l'unité d'action. On a si
bien transgressé l'unité de temps que parfois, en dépit de Boileau qui
le reprochait au théâtre étranger, un personnage, enfant au premier
acte, est barbon au dernier. Quant à l'unité de lieu, non seulement le
lieu