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LE COMTE

Ah ! il serre militairement la main à de La Roseraye et se retire vers la porte.

Voulez-vous que je me tienne là et que je vous assiste ?

il sort sur un signe de La Roseraye.



Scène XI


DE LA ROSERAYE


DE LA ROSERAYE

il pose son pistolet.

Il a raison, cet homme ! il a osé me dire ce que penserait le premier venu, ce que j’ai pensé, moi-même. Me voici arrivé à cette heure sinistre où les expédients sont finis, les bourses fermées, les dévouements épuisés ou stériles. Il faut acquitter de sa personne ses désordres et ses méfaits. Le monde attend de moi une détermination courageuse qui soit l’expiation de mon passé et le rachat de ma mémoire… Fuir ! je pourrais fuir encore ! Promener ma misère et ma honte, baisser le front pour gagner du pain ! échapper à la loi écrite et retrouver partout le jugement des hommes. Lit la lettre et la relit. De nouvelles et dernières démarches ont été faites auprès de la personne en question qui na. peut pas suspendre plus longtemps le coursées choses. Désintéressez votre adversaire ou mettez-vous en route avant demain. Demain, la justice entrera dans ma demeure, elle me saisira sous les yeux de ma femme et de ma fille et avant un mois la peine des faussaires me sera appliquée… On fouillera tous mes livres, on mettra à nu tous mes actes et ce qui n’était que des calomnies sans fonde