Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/258

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Quelle promesse pouvais-je lui demander, sinon qu il me respectât !

LE BARON

Et vous parle-t-il maintenant de réparation ?

HÉLÈNE

M’auriez-vous conseillé de le revoir ? Je ne suis pas de ces femmes qui prennent leur parti d’un outrage.

LE BARON

.

Mais vous me paraissiez me dire d’abord…

HÉLÈNE

Assez ! assez ! ne me forcez pas à l’avilir pour me justifier.

LE BARON

Remettez — vous, chère enfant. Il est bien difficile au trouble de vos paroles de distinguer quel est le plus coupable de vous deux.

HÉLÈNE

C’est lui, le coupable, lui. Je l’aimais. Je m’étais éprise de sa personne sans connaître encore son nom. Il était noble, fier et valeureux. Il avait le ton d’un maître, des habitudes royales. Ses violences m’auraient révoltée dans la bouche d’un autre ; venant de lui, je leur trouvais du caractère et de la grandeur. Je l’aimais. Je l’avais rencontré avant la