Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/303

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Il est malheureusement vrai que la tête s’en va de jour on jour.

LE MÉDECIN

Où m’avez-vous amené, baron ?

LE BARON

Chez un savant, un savant d’une espèce particulière ; quel effet vous a-t-il produit ?

LE MÉDECIN

Il m’a fait l’effet d’un ivrogne. Et à quoi emploie-t-il tout ? ce charbon, —votre savant, est-ce qu’il en mangerait par-dessus le marché ?

LE BARON

Ne raillez pas, mon ami. Cet homme est très-intéressant, je vous assure, si sa maladie ne l’est pas. Il a, ou plutôt il avait une intelligence supérieure, une valeur hors ligne, et sans certaines circonstances qui l’ont jeté à corps perdu dans la boisson, son nom serait devenu célèbre comme ceux de Rumkorf et de Faradey. Il aurait illustré ce laboratoire où il mourra misérablement.

LE MÉDECIN

Je vous crois. C’est sa mère sans douté, qui est là auprès de de lui.

LE BARON, après un léger embarras.

Non, c’est sa belle-mère… Une créature…

LE MÉDECIN

Évangélique !… Et