Page:Bedier - La Chanson de Roland.djvu/12

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ingéniés à retoucher le texte d’Oxford pour le conformer à tel ou à tel de ces systèmes, pour le rapprocher, comme on dit, de l’archétype. Et leurs tentatives ont été conduites de façons très dissemblables, avec plus ou moins de hardiesse et d’esprit de suite, selon le tempérament intellectuel de chacun.

À l’ordinaire, ils se sont appliqués à écarter du poème les traits anglo-normands, et, comme l’examen des assonances et du mètre leur révélait quelques-uns des traits phonétiques ou morphologiques qui opposent l’usage de l’auteur à l’usage de son copiste, ils ont corrigé en conséquence le manuscrit d’Oxford.

En outre, ils ont appelé à témoin, pour contrôler et rectifier les leçons de ce texte, maints autres textes. Car il en fut de la Chanson de Roland comme des autres chansons de geste : les jongleurs du XIIe siècle, puis du XIIIe, pour maintenir ces antiques poèmes en bon état de service