Page:Bellerive - Brèves apologies de nos auteurs féminins, 1920.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
Mlle  Yvonne Charette

« Si ces notes rapides avaient la prétention d’être une critique, il nous faudrait, pour donner du poids à nos éloges, reprocher quelque chose à Michelle LeNormand. On peut toujours signaler des négligences ou des faiblesses aussi bien chez un auteur jeune que chez un vieux ! Personne n’est parfait. Et puis, nous préférons avouer tout de suite que nous n’avons relevé aucun gros défaut dans ce livre. Au contraire, nous en avons goûté le style nuancé mais solide, riche mais discipliné, harmonieux et… facile, qualité que l’on remarque plutôt avec inquiétude, tant elle dégénère rapidement à l’usage. Nous sommes tranquilles pour le reste. Que l’auteur garde profondément enraciné cet amour du terroir qui le classe à part, et qui l’a élevé si haut dès son premier essai. Et qu’il continue ! »

Nuances, par Mlle  Yvonne Charette, a donné occasion à Mlle  Daveluy d’exercer son talent d’analyse :

« Melle  Charette, nous dit-elle dans l’Action Française de novembre 1919, débute avec grâce dans le monde des lettres. Son volume de chroniques rappelle la gerbe symbolique, que tient en ses mains fines, l’adolescente conviée à sa première fête. Cette vision de jeunesse fleurie s’évoque dès que l’on ouvre le livre délicat. L’auteur penche son ardent et méditatif visage sur les fleurs dont, sans doute, elle se pare et s’entoure volontiers. Et violettes, marguerites, tulipes, blanches chrysanthèmes tendent vers elle leurs mélancoliques ou pâles corolles. D’un trait léger de plume Mlle  Charette les anime. Elle scrute leur charme frémissant. Elle le définit.