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préface.


pas la tâche pénible d’agir sur l’esprit de ces peuples ignorans et superstitieux, pour les engager à des travaux auxquels ils étaient totalement étrangers.

Je suis d’une famille romaine, établie depuis long-temps à Padoue. L’état de trouble dans lequel se trouva l’Italie en 1800, et qui est trop connu pour que j’aie besoin d’en parler en détail, me forcèrent de quitter ma patrie ; depuis ce temps, j’ai visité diverses parties de l’Europe et éprouvé bien des vicissitudes du sort. J’avais passé la plus grande partie de ma jeunesse à Rome, ancien séjour de mes ancêtres, où je faisais mes études pour me préparer à l’état monastique ; mais l’entrée inattendue de l’armée française dans cette ville, changea ma destination ; depuis lors m’étant livré aux voyages, j’ai toujours mené une vie errante. Ma famille me fournit d’abord quelques secours ; mais comme elle n’était pas riche, je ne voulus pas être à sa charge, et je commençai à vivre de ma propre industrie, en tirant partie des faibles connaissances que j’avais acquises dans diverses branches. Je m’adonnai surtout à l’hydraulique que j’avais apprise à Rome ; cette science me fut très-avantageuse, et elle devint finalement le motif de mon départ pour l’Égypte. J’avais été informé en en effet qu’une