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en nubie, etc.


sin de métal. Le repas commença par une maigre soupe au riz, comme à l’ordinaire ; les convives n’en mangèrent que quelques cuillerées. Après le potage, on apporta du mouton rôti ; quand on eut commencé à en manger, un homme vint avec une poignée de poivre verd, et en laissa tomber les graines dans le bassin, de manière à faire résonner le métal ; il fut suivi d’un autre qui y fit rouler des ognons pelés ; enfin, un troisième y jeta de l’ail. Après le mouton on servit un plat de petits poissons frits : il y en avait environ une demi-douzaine ; comme nous étions huit, on peut juger du régal. On apporta encore une espèce de tourte ; mais ni le bey et le cacheff, ni le cheik et moi, nous ne pûmes en manger un morceau. Le dessert consista en un melon d’eau. On finit par se laver la barbe. C’était un pauvre dîner pour régaler un bey ; et j’en avais vu prendre de meilleurs au cacheff quand il était seul. C’est que les Turcs et les Arabes ont pour maxime générale qu’il faut se donner les apparences de la pauvreté en présence de ses supérieurs.

Ayant reçu du cacheff un ordre par lequel le caimakan de Louxor était autorisé à me laisser emporter les pierres que je voudrais, je pris congé du bey, pour reprendre la route de Carnak.